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"Familiarise-toi avec la caméra, puisque c'est le moyen par lequel tu veux t'exprimer" Erich Pommer à Fritz Lang, 1918.

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Eclair GV 16 Camématic

L'Eclair GV 16 "Camématic" et son zoom Angénieux (photo : ©JFPB).

 

Dès le début du cinématographe (au temps de la manivelle) les opérateurs savaient ralentir ou accélérer (voire parfois arrêter) leur manivelle pour modifier le “tempo” d’une scène. Ralentis et accélérés sont vite devenus des vecteurs esthétiques et ont été rangés aussi dans la catégorie des trucages et effets spéciaux.

 

Si les caméras dites à « grande vitesse » ont d’abord été conçues pour des applications scientifiques et/ou militaires, elles ont su s’imposer rapidement dans d’autres domaines, notamment celui du sport.

 

Mais qu’est-ce que la grande vitesse en prise de vues ? Plus la vitesse d’enregistrement est grande, plus les scènes projetées se meuvent lentement. Si c’est presque une lapalissade, encore faut-il le rappeler. Le principe est simple : en accélérant la prise de vues, on enregistre un plus grand nombre d’images dans un temps déterminé. Donc, à une cadence de projection normale il faudra plus de temps pour restituer ce nombre supérieur d’images. D’où l’effet de ralenti.

 

Pour les caméras mécaniques à moteur à ressort (type horlogerie) ou électrique, la vitesse de 64 images/seconde (voire 80) est assez courante par construction. Pour des vitesses supérieures, des outils spécifiques ont été conçus car les contraintes mécaniques se multiplient ainsi que sur la robustesse du film.

Toutes ces caméras conservent le même principe de défilement et d’obturation. Mais la vitesse d’enregistrement n’excède pas 500/600 images/seconde (en 16 mm ; 300 images/seconde en 35 mm). Pour des vitesses supérieures, le mouvement intermittent n’est plus possible et il faut passer en mouvement continu : les images se déplacent à la même vitesse que le film devant la fenêtre (par exemple technique de l’Hycam de RedLake Labsca 1965 – où obturateur, tambour et bloc de verre – prisme rotatif – tournent sur un même arbre). Avec une qualité d’image un peu dégradée, les vitesses atteignent les 10000 images/seconde sur certains appareils (Nova v.g.). Et il existe d’autres techniques comme la synchronisation avec des flashs (principe de la stroboscopie)…

 

 

Conçue par Eclair et André Coutant (brevets Coutant-Mathot) au mitan des années 60, la caméra grande vitesse Camématic GV16 Super est fabriquée par la Société Kinotechnique à Neuilly. Comme son nom l’indique, son format est le film 16 mm et ses dimensions ainsi que son poids sont raisonnables, quels que soient les utilisations (poste fixe ou aviation par exemple)

Plusieurs moteurs électriques sont disponibles et permettent différentes cadences de prise de vues. A noter qu’il n’y a pas de tachymètre : la vitesse étant déterminée par le moteur.

 

Le support du magasin (photo : ©JFPB).

 

Caractéristiques techniques :

 

— format : 16 mm.

 

— dimensions : longueur 65 cm (avec magasin), largeur 25 cm, hauteur 25 cm ; poids (avec magasin de 120 m.) : environ 13,5 kg.

 

— objectifs : en monture “C” standard (une bague spéciale permet le montage des objectifs du Caméflex)

 

— moteurs :

* en courant continu :

- standard 24/27 V., 10 à 200 images/seconde

- petite vitesse 24/27 V., 0 à 40 images/seconde

- animation, 24 V. (image par image, nécessite un intervalomètre)

- vitesse constante 24 V., 200 images/seconde

* en courant alternatif : 110 V. 60/50 Hz. et 220 V. 60/50 Hz.

 

— magasins : débiteur et récepteur commun (dit “tandem”) détachable avec compteurs (2 compteurs, soustractifs, l’un marqué “Rouleau”, l’autre « Bobine métal ») ;

disponibles en :

- magasin 30 m. horizontal

- magasin 30 m. vertical

- magasin dit “tandem” horizontal 120 m.

 

— vitesses : image par image et jusqu’à 200 images/seconde (cf. liste moteurs ci-dessus) ;

 

— obturateur : variable de 10 à 180° par incrément de 10°;

 

— griffes : 3 griffes (2 pour la traction de la pellicule, 1 pour la fixité) qui doivent être réglées ;

 

— visée réflex par l’objectif ; pas de viseur directement sur la caméra (toutefois quelques caméras ont été modifiées pour recevoir un système réflex)

 

— pas de glissière à filtres

 

— lubrification : compte tenu des contraintes mécaniques de la grande vitesse, la caméra doit être lubrifiée à chaque changement de film.

 

Ci-dessus: vue arrière (magasin retiré):

1/ verrouillage du magasin

2/ & 5/ points d'encrage du magasin

3/ fenêtre

4/ griffe d'entrainement

6/ réglage contre-griffe

7/ arbre d'entrainement du film dans le magasin

(photo: ©JFPB).

 

 

Le moteur avec la molette crantée pour entraînement manuel du film à fin de réglage de l'obturateur. Sur sa droite, le sélecteur de vitesse (photo : ©JFPB).

 

 

 

 

 

 

Face avant: sous la plaque du constructeur, le bouton de réglage de l'obturateur (protégé par un cache métallique (photo : ©JFPB).

 

 

 

Face avant du magasin. Remarquer le système d'entraînement du film qui vient "s'embrayer" sur celui de la caméra (point 7 sur l'image ci-dessus) (photo : ©JFPB).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ci-dessus successivement :

a- compteurs sur le magasin "tandem" (pour film à chargement "jour" -Bobine métal-; pour chargement en chambre noire - Rouleau-);

b- intérieur avec film débiteur à droite et émulsion extérieure (présenté ici sans pellicule);

c- détail de la partie avant avec indication du nombre d'images pour réaliser la boucle (photos : ©JFPB).

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